Ce type de dispositif permet de combiner des aspects sociaux, multiculturels et de sensibilisation mais également environnementaux par le biais de la production décentralisée d’énergie. De plus, ce projet serait une opportunité de conscientiser les jeunes des publics ciblés à la technologie dans un but durable et d’allier les activités ludiques et écologiques à des productions et utilisations d’énergie. L’importance de cette retombée terrain et du partenariat créé contribue à s’adapter au mieux aux besoins des utilisateurs finaux/bénéficiaires de l’étude. Le but est ici de pouvoir aussi répliquer l’étude et réutiliser l’outil dans des contextes multiples. Un rayonnement terrain et sociétal est prévu avec des effets sur le citoyen. Il touchera alors les milieux choisis, leur permettant, in fine, de contribuer à la transition énergétique, transmettant à leur tour cette prise de conscience et/ou réduisant, par exemple, leurs consommations énergétiques ou en utilisant des sources de production d’énergie propres.
En termes d’état de l’art, des développements techniques de ce type existent tels que Pavegen à savoir une dalle récupératrice d’énergie qui est actuellement utilisée pour alimenter un compteur sensibilisant les passants à l’énergie pouvant être récupérée. Ce système convertit l’énergie cinétique des passants en énergie électrique. Des dalles ont également été développées par l’UCLL et utilisées lors du festival Pukkel Pop pour éclairer une tente. Des limitations à ces systèmes se font néanmoins sentir lors du stockage décentralisé de l’énergie, énergie qui doit être consommée directement. Par ailleurs, ces dispositifs n’intègrent pas l’application sociale, ludique et de sensibilisation ici prévue. Par ailleurs, il existe bien des outils pédagogiques ayant été développés par Hypothèse asbl, notamment, mais ils ne ciblent pas spécialement la récupération d’énergie et la transformation en électricité, ni ne ciblent les publics ici visés dans un souci d’intégration de tous les citoyens, toute origine sociale, économique et culturelle confondue, dans les changements sociétaux qui se mettent en place en réponse au réchauffement climatique, pourtant bien vécu par tous.
La technique existante pourra servir de modèle et permettra d’avancer plus vite dans ce projet qui vise, non pas tant un développement technologique que des utilisations à des fins sociales et multiculturelles adaptées aux besoins des contextes et des jeunes visés. A titre d’exemples, nous pouvons citer comme applications un spectacle de danse ou une battle de krump et/ou hip hop, son et lumières synchronisés grâce au dispositif, incluant la génération/consommation d’énergie durable produite par les mouvements corporels.
L’innovation dans ce projet de recherche réside donc dans son objectif de transformation sociale dans la transition écologique. En effet, la création d’un dispositif complet de sensibilisation écologique sera développé grâce à une approche multidisciplinaire et de coopération destinant cet outil aux publics populaires. L’hypothèse formulée est la suivante : l’utilisation de ce dispositif de manière ludique aura un impact sur la conscientisation de la population visée et leurs actions/choix futurs. Celle-ci sera donc vérifiée auprès des jeunes via des questionnaires écrits, des entretiens oraux et des séances de débriefing suite aux activités menées en contexte.
Le dispositif sera capable d’être mobilisé facilement et utilisé à des fins de conscientisation des jeunes (de 3 à 18 ans) via les milieux scolaires (maternelle, primaire et secondaire : ici, dans un premier temps les écoles maternelles et primaires du quartier Saint-Marguerite et les humanités chorégraphiques de l’Athénée Royal de Fragnée), et les maisons de jeunes (ici, et dans un premier temps, La Baraka). Nous ciblons tout spécialement, une conscientisation à la consommation d’énergie et à l’écologie via la compréhension du processus de génération énergétique et à la didactique des sciences. De façon ludique et interactive, les jeunes qui testerons le dispositif seront ainsi sensibilisés à ces questions et auront la possibilité de donner un retour sur l’activité et l’outil grâce à un questionnaire et à des séances de débriefing organisées dans le cadre de cette recherche. In fine, et dans un va-et-vient constant entre les retours des terrains ciblés, en termes de besoins et d’attentes éventuelles, et le développement pédagogico-social et technologique du dispositif, cette recherche permettra d’atteindre ses objectifs. En effet, elle proposera un tapis mobile récupérateur d’énergie aux jeunes qui s’y mouvront par la danse ainsi qu’un outil de sensibilisation adapté dans un but ultime de transition écologique et d’impact social incluant les couches de la population plus défavorisées. Les applications de l’outil seront déterminées par le biais d’une analyse des contextes et de besoins auprès des partenaires avec lesquels nous avons signé un accord de coopération (La Baraka, maison de jeunes du quartier Saint Marguerite à Liège, Hypothèse asbl (diffusion des sciences) et les Humanités chorégraphiques de l’Athénée Royal de Fragnée) ainsi qu’auprès d’autres acteurs sociaux et scolaires de la ville de Liège tels que des écoles maternelles, primaires et secondaires ciblées dans les quartiers moins favorisés, notamment via le réseau de l’asbl Hypothèse.
Un autre but annexe est de développer des liens étroits entre les membres du personnel académique HELMo, dans une démarche multidisciplinaire et inter-catégories, et le terrain associatif et scolaire liégeois. En effet, trois partenariats ont d’ores et déjà été mis en place et trois catégories de HELMo collaborent sur le projet de recherche dans les volets technique, social, pédagogique et économique. Ces collaborations permettront d’affiner le dispositif tant dans sa création technologique, que dans son application pédagogique et ludique en contexte multiculturel, scolaire et/ou populaire, tout en respectant les réalités et les contraintes économiques, technologiques et écologiques actuelles.
D’un point de vue sociétal, d’une part, il est fondamental de lutter contre les inégalités de tous ordres et d’œuvrer pour construire une société démocratique d’un point de vue économique, politique, social et culturel qui permette à tous et toutes de s’y épanouir pleinement et d’agir collectivement. D’autre part, cette action de développement personnel et de transformation sociale se construit à partir d’une démarche d’éducation. Ce sont celles et ceux qui sont directement confrontés aux situations injustes, aux inégalités sociales qui sont les mieux placés pour agir et transformer ce qu’ils vivent dans un sens qui correspond à leurs aspirations et au changement nécessaire de fonctionnement. Le processus de sensibilisation prévu se déroulera entre eux, par eux et pour eux, dans une démarche interactive et inclusive.