Méthodologie

Les questions méthodologiques pour atteindre la finalité sociale du projet sont les suivants :

  • Quelles sont les besoins des contextes et des publics visés par la recherche ?
  • Quelle est la taille et la forme adéquate du tapis en fonction de l’application visée ?
  • Quelle est la structure idéale et l’outil pédagogique adapté pour l’application visée ?
  • Quels sont les matériaux et supports appropriés pour ce dispositif ? Quels sont les matériaux de récupération les plus adaptés ? A quel pourcentage et de quelle nature ?
  • Quel type d’outil pédagogique est le plus pertinent et adapté aux publics dans ce dispositif ? Finalement, la sensibilisation écologique est-elle effective, l’éveil scientifique est-il atteint et la conscientisation réelle ?

Lors de la première phase, une enquête de terrain spécifique sur les applications prévues et possibles sera réalisée avec en ligne de mire des applications sociales et ludiques incluant l’intégration sociale et multiculturelle par les enseignants-chercheurs de la section coopération internationale (économie et socio-anthropologie). Cette étape permettra de cibler au mieux les besoins de publics visés afin de pouvoir y répondre par des applications adaptées, un dispositif répondant aux besoins généraux et spécifiques des différents contextes et publics choisis, ainsi que les contraintes techniques qui y seront associées. Les données de terrain, sous forme d’une analyse de besoins, seront donc collectées auprès des encadrants et personnes ressources de référence ainsi que les jeunes, sur base de questionnaires écrits et d’entretiens oraux auprès des associations partenaires et des milieux scolaires choisis. Dans un premier temps et dans le cadre de cette recherche, nous recueillerons les besoins et attentes ainsi que les retours sur les activités et l’étude de l’impact effectif exclusivement sur un public liégeois ; les humanités chorégraphiques pour leur diversité sociale et leur expertise dans la danse ; La Baraka pour la multiculturalité et les jeunes primo-arrivants ; ainsi que les écoles du quartier Sainte Marguerite.

L’asbl Hypothèse pour l’accès aux écoles maternelles et primaires de quartiers liégeois ciblés.

Des questionnaires seront réalisés par écrit et cibleront des spécificités en termes de place, contextes physiques, éducatifs et sociaux à détailler, taille à prévoir, dates possibles pour les tests et prestations, propositions d’activités ludiques autour du tapis, etc. Des avis et vécus par rapport au réchauffement climatique et à la transition écologique seront recueillis ainsi que les connaissances des jeunes ciblés dans les thématiques ici touchées : l’écologie, l’énergie, le processus scientifique de récupération énergétique, la danse, etc. par une liste de questions semi-ouvertes.

Par la suite et sur base des désidératas identifiés et listés, l’analyse de l’existant d’un point de vue technologie, de matériaux, d’application, etc. sera réalisée ainsi qu’une vérification de l’adéquation entre l’outil envisagé et les publics ciblés, par les chercheurs. Ceci afin de mettre en évidence les possibilités d’amélioration et d’adaptation aux milieux et contextes, ou de création en concordance avec les applications et publics visés. Pour la conception de l’outil de sensibilisation, nous bénéficierons de l’expérience et du savoir-faire de la chercheure en pédagogie en ce qui concerne les possibilités de diffusion et de sensibilisation à la production énergétique et à la didactique des sciences.

Troisièmement, un cahier des charges reprenant les contraintes et les tâches de chacun en fonction des besoins listés, sera réalisé et validé par les acteurs de terrain sur base des applications choisies et partenariats créés. Les tâches et spécificités des celles-ci seront réparties entre les différents intervenants du projet en fonction des compétences et particularités requises. Les données recueillies permettront aux chercheurs de créer un outil le plus adapté possible aux réalités de terrain.

Lors de la deuxième année, le dispositif sera créé et optimisé, son impact sur les jeunes sera évalué et la résolution des problèmes sera réalisée grâce au test de cet outil par les publics ciblés lors de différents événements et activités choisis : fête de quartier à Sainte-Marguerite (organisée par La Baraka, public populaire et comprenant un nombre important de primo-arrivants) ; cours et spectacles de danse (Humanités chorégraphiques aux publics diversifiés) ; séances de danse à l’école (en milieu scolaire dans des écoles en contexte précarisé) ; battles de danses krump et bip hop (public multiculturel) ; etc. Suite à ces premières applications, un questionnaire précis (questions fermées sur le degré de satisfaction par rapport à l’activité et semi-ouvertes sur un retour par rapport à l’activité et les propositions) et des séances de débriefing (collectives sur les perceptions des jeunes), avec les utilisateurs permettront d’améliorer l’outil tant dans son fonctionnement que dans sa présentation ludique et pédagogique, en tenant compte des différents milieux et contextes choisis. In fine, un dispositif aura été testé et évalué par les jeunes et les personnes ressources encadrantes lors de différentes activités et événements en milieux scolaires et socio-culturels. Les chercheurs s’assureront de l’efficacité du dispositif quant à son degré d’impact sur les publics : prise de conscience de nos consommations énergétiques excessives ; compréhension de la complexité du processus de production d’énergie ; sensibilisation au réchauffement climatique et aux pistes de solutions pour une transition écologique et réduction effective des consommations d’énergie suite à l’activité. Des focus groups seront également organisés afin d’évaluer l’implication et le niveau de connaissance des jeunes ciblés par l’activité.

Les données utilisées pour créer le dispositif complet seront, non seulement celles issues du terrain (via les questionnaires écrits, entretiens oraux et focus groups) dans une démarche socio-anthropologique, mais également celles de la littérature existante ainsi que les rapports techniques et pédagogiques des produits et dispositifs déjà développés. Cette étape fera l’objet d’un testing auprès des jeunes : leur comportement écologique a-t-il été modifié suite à l’activité ? Un questionnaire leur sera ainsi transmis un mois après le test et une séance de débriefing collective organisée juste après l’activité (dans la même semaine) et une autre un mois plus tard.

Les partenariats externes permettront à l’équipe de chercheurs d’être mis au fait, via un recueil d’informations par questionnaires écrits, séances de débriefing et entretiens en face à face, des besoins et des retours des associations culturelles, des écoles et des jeunes eux-mêmes. Ils permettront aux chercheurs de s’y investir et de développer un dispositif ayant une finalité sociale non négligeable. Les données recueillies tiennent compte de différents niveaux socio-économiques (y compris défavorisés) et intègrent une égalité de genre faisant preuve de bon sens et d’implication de jeunes si peu touchés en règle générale.

Il s’agit avant tout d’un processus de transformation sociale vers une société plus démocratique, qui place au centre de sa démarche l’éducation articulée à l’action individuelle et collective autour de l’énergie. Dans ce dispositif pédagogique et ludique sur le thème de l’énergie, l’individu et le groupe développent ainsi un savoir propre dont chacun maîtrise la source, la construction et la formulation. L’action de sensibilisation réalisée, évaluée, révisée et confrontée aux publics cibles permet de s’interroger sur le sens réel de cette action et d’en adapter son application. L’activité est-elle bien adaptée aux objectifs et permet-elle de les atteindre : toucher les publics qui le sont moins en temps normal, informer, impliquer dans la réflexion et le passage à l’action (réaliser l’activité, comprendre le processus et les conséquences sur notre planète et adapter/modifier ses propres pratiques ensuite). La question du sens n’est pas une question à distance de l’expérience, elle est dans l’expérience. Telle solution permet-elle de dépasser les limites de la situation ? Est-elle cohérente avec les rapports humains que nous visons ? La manière dont s’est menée l’action est-elle cohérente avec les objectifs de la recherche ? Pour que la manière d’agir, de mener une application du dispositif, de construire une analyse, de s’interroger sur la cohérence de l’action avec les valeurs soit déjà un changement, il est important d’évaluer en permanence le processus mis en place. D’un point de vue méthodologique, le va-et-vient entre les terrains d’application possibles du dispositif développé et les possibilités techniques, ludiques et pédagogiques, permet d’assurer une adéquation aux besoins réels et spécifiques des contextes visés.