1. Projet mené par Brigitte Plomteux et portant sur la compétence « compréhension à la lecture » relative à un texte d’un sujet à caractère socio-économique et visant une compréhension fine de l’entièreté du texte
Les mauvais résultats évoqués dans la partie « Contexte » sont interpellants, et ce pour plusieurs raisons:
• un mauvais résultat est toujours interpellant ;
• le résultat en compréhension à la lecture, par rapport aux autres rubriques de l’examen, est certes lié à la performance globale de l’étudiant, mais (pratiquement) toujours inférieur au résultat des autres rubriques de ce même examen ;
• si ce constat est correct, pourquoi la lecture est-elle moins bien réussie?
• se pourrait-il que ce soit le cas à cause de la difficulté trop grande du test? (voir difficulté par rapport aux connaissances supposées des étudiants, or le texte choisi est dans leur domaine, et difficulté par rapport à l’exercice, plus difficile que QCM, vrai/faux, résumé, réponse à des questions …) ;
• la compréhension à la lecture est une compétence primordiale dans une société lettrée, et indispensable pour le développement du sens critique.
Sur base de ces questions et constats, plusieurs objectifs se dégagent pour cette recherche:
• comment mesurer au mieux la compétence « lecture » chez l’étudiant? Le test « gap fill », qui représente certes un très grand confort de conception et de correction pour l’enseignant, en tout cas lorsqu’il est fait en ligne, est-il le moyen adéquat pour mesurer cette compétence? Un bon moyen? Faudrait-il combiner plusieurs exercices pour arriver à la mesure la plus correcte possible? Et en fonction de quels critères pourrait-on affirmer que l’on a bien mesuré ce que l’on voulait mesurer?
• et surtout, bien plus essentiellement: comment améliorer les compétences des étudiants en compréhension à la lecture?
2. Projet mené par Sabine Jacob et portant sur Développement d’un outil d’entrainement en ligne pour améliorer et consolider la maîtrise des règles écrites du français
Ce volet de la recherche vise à concevoir, développer et tester un outil didactique numérique de façon à renforcer les compétences orthographiques des étudiants.
Comme dans la plupart des apprentissages, et l’orthographe ne fait évidemment pas exception, la répétition est un élément clé. En s’exerçant régulièrement, l’étudiant peut renforcer son niveau de maîtrise de l’orthographe. « Les activités systématiques sont indispensables pour espérer construire l’automatisation des comportements orthographiques dans la production d’écrit. » (Haas & Maurel, 2009) Et « le cerveau, pour certaines tâches, à force d’exercer les connexions, passe en mode automatique » (Leblanc, 2019).
Lorsqu’une personne produit un texte écrit, son attention est captée par la réalisation de la tâche. En effet, pour que le texte soit à la fois cohérent du point de vue textuel et correctement orthographié, il faut gérer simultanément un ensemble d’opérations. Cette gestion conjointe des opérations liées à la production textuelle a un coût cognitif élevé. C’est pourquoi il est nécessaire de consolider la maîtrise des règles afin de pouvoir centrer son attention sur d’autres tâches cognitives. En d’autres termes, une automatisation contrôlée des règles permet de déplacer son attention sur d’autres éléments comme la recherche des idées, l’élaboration des phrases, etc. (Estienne, 2006)
Les étudiants doivent donc s’entrainer pour automatiser et ainsi pouvoir écrire en pensant surtout à ce qu’ils veulent écrire et presque plus à comment ils doivent écrire. Il s’agit, en quelque sorte, de leur « faire faire leurs gammes ».
La recherche « 50 nuances de drill », menée par Brigitte Plomteux, a déjà montré que l’exercisation avait des résultats sur les performances des étudiants. Cette recherche s’appuyait déjà sur le dernier des 4 piliers de l’apprentissage tels que définis par Stanislas Dehaene, à savoir la consolidation.
Par ailleurs, ce travail d’automatisation, que l’étudiant peut réaliser, à son rythme, en dehors de la classe, devrait être idéalement associé à un travail avec le professeur, réflexif et contextualisé de l’orthographe. On ne peut qu’insister sur l’importance d’aborder l’orthographe au travers de la littératie. Il faut impérativement « resserrer les liens entre activités d’orthographe et activités d’écriture, et notamment apprendre à ses élèves à réviser l’orthographe dans leurs écrits » (Brissaud et al., 2013). Le travail de l’étudiant en autonomie sur la plateforme devrait donc impérativement se faire en complémentarité avec le travail en présentiel et ainsi faire l’objet de moments d’échanges, de discussions (tant avec le professeur qu’avec les pairs), de façon à faciliter le transfert des compétences orthographiques en production d’écrits, où le cout cognitif est plus important. (Pallanti et al., 2020)
Les références bibliographiques se trouvent dans la partie Divers.
3. Projet mené conjointement et portant sur la mesure de l’impact de la maîtrise des connaissances grammaticales françaises sur la compréhension de textes en néerlandais
Le but est de mesurer l’impact de la maîtrise des notions grammaticales françaises sur la compréhension de texte en néerlandais. En d’autres termes : « est-ce que le fait de travailler un module de français sur les natures et les fonctions va permettre à l’étudiant d’avoir un meilleur score dans un exercice de compréhension de texte, qui nécessite bien évidemment une réflexion grammaticale, en néerlandais ? »
Malheureusement, ce volet de la recherche a dû être abandonné, à nouveau pour des raisons organisationnelles (comment tester le dispositif sur des groupes qui ont une même fiche UE ?). Ce sont finalement les mêmes difficultés que celles qui nous ont amenés à changer de méthodologie quant à l’expérimentation menée pour tester l’efficacité du Parcours guidé.