Objectifs

Valoriser l’expertise, le constat sociétal et les pistes de solutions proposées par les publics investigués (Cfr. la description des publics dans la partie résultats) via les cultural studies.

Initialement : Permettre au mouvement de la transition de s’inspirer des publics populaires pour élargir son assise et se démocratiser.

Au fil de la recherche, nous nous orientons vers la question de la ‘légitimité’, vers la pérennisation, la diffusion des actions ‘concrètes’ et la constitution de réseaux. Le concept qui apparait central à l’ensemble de nos démarches est la quête d’une démocratie directe et locale. Nous nous intéressons donc prioritairement aux initiatives organisées proposant des solutions concrètes de réorganisation sociale.

L’évolution de notre question de recherche :

Dans notre note d’intention de recherche déposée en mai 2019, nous formulions nos objectifs ayant été adaptés au fils de la recherche de cette façon :

Objectif général initial de la recherche : 
Démocratiser la transition écologique, et, ainsi, réduire les inégalités sociales du mouvement. 

Objectif général de la recherche actualisé :
Documenter les initiatives de propositions concrètes qui allient écologie et conquête d’égalité.


Objectifs spécifiques initiaux :
Permettre au mouvement de la transition de s’inspirer des « publics populaires » (selon le concept issu des cultural studies) pour élargir son assise et se démocratiser. Permettre à ces publics d’être représentés au sein de la transition écologique. Valoriser l’expertise, le constat sociétal et les pistes de solutions proposées par les publics populaires et précarisés via les cultural studies. Valoriser les savoirs et les pratiques des publics populaires pour renforcer/ajuster « la démocratie de la transition » et des changements sociaux futurs. Mettre en avant le vécu des publics subalternes par rapport à la crise climatique, la transition écologique et les mouvements sociaux. Construire des réponses synergiques aux questions de transition. Doter les publics subalternes d’un agir politique pour participer eux-mêmes (en leur nom) à ce processus de transition. 

Objectifs spécifiques actualisés :
– Identifier et analyser les pratiques les initiatives organisées autour des questions écologiques et de conquête d’égalité.

Faire connaître et valoriser l’expertise présente au sein de publics ciblés (basés sur l’action et les propositions de solutions dans un but de participation démocratique au sein de la société et une perspective de participation décisionnelle).
– Adapter les formations initiales du bachelier en coopération internationale et du bachelier éducateur spécialisé en activité socio-sportive au défis actuels des groupes ciblés et étudiés faisant front à l’urgence écologique et sociale.

Mettre en exergue les atouts et limites des initiatives dont les questions de leadership et structure, de l’action concrète locale face à l’urgence, de l’alliance réelle ou souhaitée, de la démocratie directe et locale.

Les précisions apportées aux contours des concepts de transition écologique, d’inégalités sociales, de changement social ou de légitimité nous permettent désormais d’appréhender les objectifs spécifiques avec une représentation plus justement illustrée.

La dimension politique relevée par nos démarches relativise l’intérêt d’orienter nos questions de recherche spécifiquement vers le mouvement de la Transition. La direction suggérée par l’expérience nous apporte un focus davantage radical, proche des principes de l’écologie sociale développée par Murray Bookchin. Le concept qui apparait central à l’ensemble de nos démarches est la quête d’une démocratie directe et locale.

Avec le contexte sanitaire du corona virus, on peut observer une situation qui exacerbe les singularités, l’individuel l’est plus encore, le collectif partage davantage, les inégalités sont renforcées, le climat respire, le Capital bave d’avidité, les questions éthiques prolifèrent… le contexte est historique et les enjeux le sont tout autant. Dans ce contexte le virus joue un rôle d’amplificateur de l’existant. 

Cette situation révèle que nos sujets d’observation sont dans des dynamiques de temps long, ce qui fait surgir la question de l’impréparation face à l’urgence. Durant les séances de recherche action que nous avons menées à distance, le focus s’est encore resserré sur l’identification et la visibilité des initiatives concrètes, venant renforcer davantage le besoin d’être dans le faire.

Par ailleurs, la question de la convergence des luttes est sur toutes les lèvres depuis l’entame de nos démarches. Comment adhérer à un cadre commun dans une perspective d’auto-organisation ? Comment matérialiser des leviers d’action ? Lors de notre premier contact avec notre comité d’accompagnement fin avril dernier, ces questions se sont précisées de la sorte : ‘Comment des petits collectifs peuvent s’orienter, construire des formes d’autonomie dans une situation où l’incertitude est radicale et va peser ?’ En synthèse, l’ensemble de ces interrogations converge vers la question des alliances. Mais l’alliance dans une perspective d’hégémonie toujours selon Antonio Gramsci dans la définition qu’en donne George Hoare et et Nathan Sperber : ” ...L’hégémonie se forge dans le contexte de la société civile, où le parti politique et ses intellectuels organiques (les « persuadeurs permanents ») tentent de rallier à leur cause des groupes sociaux disparates…” [1].

Comment faire alliance?

Comment les alliances s’agencent-elles in situ ? Comment rallier à leur cause les groupes sociaux disparates

Cette période de reprise post-corona apparait cruciale dans le rapport de forces entre le Capital, les Etats et les citoyens. Couplée à l’ensemble des menaces d’effondrement, cette période de reprise post-corona va correspondre à notre deuxième année de recherche. Il peut sembler opportun, pour le moins, d’orienter notre travail quelque part dans cette direction…

La question centrale de cette recherche prend désormais cette forme :

Comment les collectifs organisés (dits Nouveaux Mouvements Sociaux) face à l’urgence écologique et la diversité des formes de domination proposent-ils des actions concrètes, des alliances et une démocratie directe et locale dans un but de changement social ?

* voir la notion d’intellectuel organique diffusant la culture et la capacité critique (Gramsci)


[1]Hoare, G. & Sperber, N. (2013). V. L’hégémonie. Dans : George Hoare éd., Introduction à Antonio Gramsci(pp. 93-112). Paris: La Découverte.